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| موضوع: جديد وفاء عبد الرزاق بالفرنسية 22/12/2008, 17:32 | |
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جديد وفاء عبد الرزاق بالفرنسية
بعد طبعة أولى عربية في فبراير/ شباط 2008 عن "دار نعمان للثقافة" ببيروت وبعد نيله "جائزة المتروبوليت نقولاوس نعمان للفضائل الإنسانية"، ها هو ديوان "مذكرات طفل الحرب" للشاعرة العراقية وفاء عبد الرزاق وقد وجد طريقه إلى الترجمة والنشر في اللغة الفرنسية عن دار "لارماتان" الباريسية ضمن سلسلتها الخاصة "شعراء من القارات الخمس". وتقول هادية الدريدي التي قامت بترجمة هذا الديوان إلى لغة فولتير ولامارتين، في معرض تقديمها للديوان أن الشاعرة قدمت لنا "صورة عن طفل-إنسان إلا أنّها أيضاً صورة عن كلّ طفل عراقيّ يرى نفسه في "علي" وذلك من خلال طفولة سرقها وانتهك حرمتها عنف عالمنا، عالم الكبار." وتضيف المترجمة أنه كان من الضروري ترجمة "مذكرات طفل الحرب" وذلك بالرغم "مما يقال من أنّ الترجمة هي شكل من أشكال الخيانة". و تضيف هادية الدريدي بالقول "لكن بدا لي أيضاً أن عدم ترجمتها هو خيانة أكبر، بل وكأنني أترك هذا الطفل وحيداً ضائعاً في مكان ما..." ويجدر الذكر أن ديوان " مذكرات طفل الحرب" الذي سبق أن لقيَّ اهتماماً شديداً من قبل أوساط عربية واسعة لما يتضمنه من نبرة تجمع بين الصدق والبراءة والغضب، قد تمت أيضاً ترجمته إلى اللغة الانكليزية ... وسيكون موضوعاً لفيلم سينيمائي... [
Elle est irakienne et poète. Elle s'appelle Wafa Abd al Razaq (photo ci-contre). Un ami m'appelle et me dit qu'elle vient de publier un long poème qui donne la chair de poule. Je ne la connaissais pas assez, juste son nom et quelques uns de ses poèmes autrefois parcourus à la hâte. Sans doute, j'avais tort. Mais la cohue des poètes oblige. Du Maroc à l'Irak, on en compte des milliers. Sauf que pour l'Irak, il faudrait toujours s'arrêter pour bien repérer. Ce n'est pas à cause de ce qui s'y passe depuis quatre ans, ou depuis une décennie ou deux, mais plutôt à cause du rôle qu'avais joué l'Irak voici un demi siècle dans l'évolution de la poésie arabe. En effet c'était bien une femme, Nazek al Mala'ika, poète et native de Bagdad, aujourd'hui octogénaire et alitée dans un hôpital cairote, qui avait dans les années quarante, inauguré avec son compatriote le poète Badr Shakir al Sayyab, l'ère de la modernité poétique arabe. Et grâce à ces deux précurseurs, le modernisme poétique s'était propagé dans tous les pays arabes.l Aujourd'hui encore, voici une poétesse qui s'impose non pas seulement par la qualité de sa poésie qui s'inscrit aisément dans le courant moderniste, mais aussi par une audace ahurissante qui défie certains tabous. Après quelques recueils de poèmes, Wafa Abd al Razaq nous propose un long poème intitulé "Mémoires de l'enfant de la guerre" qui en dit long sur cette tragédie irakienne. Mais à travers la vision de l'enfant victime (dont le fameux Ali, l'enfant de Bassora qui avait perdu ses deux bras et toute sa famille au début de l'invasion anglo-américaine) auquel la poétesse s'identifie d'une strophe à l'autre comme pour dire qu'il s'agit aussi de l'enfance que l'enfant de la guerre vient de perdre et de l'enfant qu'elle-même était.l Dès la réception de ce poème irakien qui m'a été envoyé par un ami syrien résident en Arabie saoudite (et que j'en remercie), je n'ai pas résisté à le lire tout de suite à Hédia, ma compagne, qui, déjà émue, s'est lancée, de son côté, à le traduire vers le français. Je vous laisse en apprécier ci-après quelques strophes.l
RAFRAFI
Mémoires de l'enfant de la guerre (La mer n'est pas un enfant) 1 Je lève ma tête vers la maison (Pour me rappeler de ce qu'a dit l'arbre à ses branches) une balle qui me ressemble tellement, me précède,l et tout devient enfant,l même les silhouettes qui partaient.l Ma mère tend ses bras mon visage sort de la poche de son cœur Pour me devancer vers le seuil Mais la balle ouvre un monde d'encre … (Une seule femme ne suffit pas) … 2 Me suffit-il de dire qu'un bouquet de roses séduit les couleurs?l Ou que le pain retire à la vie ses vêtements ?l Est-ce une garce cette vie ?l Pourquoi la classe est aujourd'hui d'une laideur taciturne ?l Le cahier de dessin n'est que plaies,l sur quoi, j'essaie de dessiner une oie fuyant un mâle qui la poursuit ou un pigeon couvant une fenêtre.l J'essaie de percer le vent afin de dessiner une porte pour mon école mais le vent tombe de sa canne et sans bras, me transperce.l Un diplôme scolaire est trempé par la sueur de l'argile arraché à l'image de l'eau.l Me suffit-il de dire, sur le bouquet de roses, les couleurs se sont pétrifiées ?l … (En direction d'Allah) … 2 Pourquoi les hommes sont-ils d'air ?l Et la procréation, de feu ?l Que signifie l'écoute du bourdonnement ?l … (Le souper de dieu) … 3 Salma est un tronc Myriam est un temps Toutes deux, cadavres Suspendus à l'endroit. l … (Embellir la mort) … 6 Avale avale ce parler cru Et cuis tes mains Puis cours Plus rien ne reste pour parachever le commencement C'est la fête des champs de mines … (Crocodile) … 3 Le nord,l le sud se sont engagés à faire de mon enfance un ballon pour le cirque.l (Genèse) … 3 Pour soigner la réalité j'ai besoin d'aspirine de vérité,l et des mers pour purifier les prophètes de la parole.l … 6 Ma mère,l la brune du vrai,l a eu deux jumeaux,l la patrie et moi.l … (Prière de la mort) … 3 Accorde à mon âme son argile Souffle en elle Ton image pour que les chars m'évitent La tuerie hurle et les chars sont des paroles … Que dirais-je quand c'est Toi qui m'écrase ?l J'ouvre mon cœur, j'appelle Tes eaux et les maringoins pondent des chars pour Te faucher sans prudence O mon dieu Lorsque la mort priait pour les machines de guerre je m'inquiétais pour Toi je craignais qu'elle Te fasse porter le casque qu'elle dise que Tu as trouvé Ton chemin de Damas Tout est forcément périssable O mon dieu, as-Tu légué à la mort Ta divinité ?l ... ... 5 Eteignez l'écran Eteignez les lumières Ma divinité va tout bruler.l 6... Sortez L'enceinte du monde s'est écroulée.l De mon corps, mon cou, s'est détaché.l ----------------- Traduits de l'arabe par :l Hédia Dridi Avec l'accord de l'auteur.l (Paris, mai 2007
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