Un pigeon sur mes toits
Pourquoi dédaignes-tu mes toits ?
D’où vinrent souvent mes joies
Mes hymnes, mes soupirs
D’où mes pigeons se vêtirent
D’un jour vernal embrasé
D’une rêverie. D’une volupté épuisée
L’automne ; envieux, n’est qu’un mois !!
Herbacé, herbacé. Oui, n’est-ce-pas
Certes irritable, j’avoue, mais je l’aime.
Si généreux, gracieux, vieillard même
Ô automne, sème à jamais
Cette fable que mon cœur a semée
Aide–moi, offre-moi une fleur, ou une ode
Que ton orage, ma prière fécondent
Un amour, autour d’une fontaine, d’une plaie
Pour qu’une fourmi puisse passer en paix
Ô, automne ! Chante en douceur
Fête tes soupirs ! Fête tes douleurs
Aïeul printemps, vaniteux a dévasté mon plaisir
Ô printemps, pardonne–moi, dédie–moi ton sourire.
Prête-moi tes rivières, tes jardinets.
Efface mon chagrin, fais chanter tes alouettes
Viens pigeon. Etres féroces se font loin.
Au fond de mon cœur, ton nid fait son coin.
Titube, révérant, comme un roi.
Revêts ta tiare, ton plumage en soie.
Savoure ton pain au bout de mes doigts
L’heure de l’Empire a quitté notre toit.
Ahmed KHETTAOUI - .